Une autre optique à Gennevilliers
Ghislaine Azémard et Jean Claude Quiniou, édition Ceriam, publication réalisée à la demande du Ministère de la Culture
La ville de Gennevilliers a décidé de s’inscrire dans le plan de câblage en fibres optiques mis en oeuvre par la Direction générale des Télécommunications. Entre cette décision et son engagement financier concernant l’infrastructure et les structures de gestion, de programmation et de production, entre cette volonté politique et l’appropriation des nouvelles technologies de communication, entre la référence toujours présente aux modèles dominants et la maîtrise de l’interactivité ou simplement l’émergence d’une télévision qui se mêle de ceux qui la regardent, suivant la formule de Raoul Sangla, il y a bien des hypothèses à explorer et bien des objectifs à qualifier. Le CERIAM tente ici de rendre compte de ce cheminement.
Les objectifs principaux de l’opération Télé-Cité ire ont été de pouvoir évaluer l’implication des différents partenaires sociaux locaux et nationaux et leurs réactions à ce qui voulait être un premier pas dans l’exploration d’un modèle de développement du câblage : un modèle non ségrégatif, à la recherche de son articulation au service public audiovisuel décentralisé. Globalement, il s’agissait de déterminer les éléments de la viabilité économique, sociale et culturelle de ce choix. Pour ce faire, il fallait :
— appréhender l’impact direct sur la population de la télévision locale, son intérêt (que les spécialistes disaient a priori limité), la participation des habitants au processus de production ;
— stimuler les producteurs réalisateurs audiovisuels locaux ;
— dégager des nouveaux modes de production locale, déterminer les coûts de production et s’assurer que ceux-ci sont compatibles avec les budgets locaux et/ou familiaux et autres ressources ;
— apprécier le passif et les possibilités en matière de collaboration entre les médias locaux existants : radio et presse locales et municipales ;
— entamer des négociations sociales avec les groupements d’intérêts, les associations, à partir d’un élément ponctuel et concret mais dans la perspective de la mise en place d’un réseau de vidéocommunication local ;
— commencer à expliciter et à approfondir les différentes modalités de participations financières (publicité, sponsoring) mais aussi les usages professionnels. liés en particulier à l’interactivité future des entreprises.