Présents et futurs de l’audiovisuel en éducation. Ministère de l’éducation. La documentation française

Utilisée dans les établissements pour les jeunes en difficulté, la vidéo n’est ni un outil de production théorique, ni une méthode d’enseignement, mais plutôt un moyen à valeur curative qui permet de favoriser l’expression et d’approfondir l’image que l’on a de soi et des autres.

D’abord, en dehors même de la spécialité du médium vidéo qui et d’aboutir à un stock d’images destiné à un spectateur éventuel, il y a l’activité collective dont l’appareil est la base, et qui permet à tout un jeu de relations entre les individus de se déployer. Comme le Souligne l’un des éducateurs interviewés : « Plus que le produit fini, l’importance est ce qui se passe avant, pendant, autour de la réalisation » Par le type d’effort et d’intérêt qu’il mobilise, par le type de relations entre les êtres qu’il implique (voir, être vu, se voir) l’audiovisuel est le point de départ d’une activité de groupe à valeur socialisante.

Plus que d’autoscopie, il s’agit, dans ces situations, d’interscopie réalisée dans des conditions sécurisantes qui ne sont pas renforçatrices de perturbation comme ça peut être le cas dans les laboratoires. Dans l’usage de l’appareil, que cet usage soit laissé libre ou plus ou moins guidé, le jeune peut trouver à la fois un effet de maîtrise sur le milieu extérieur par la « prise de vues », et un effet relationnel par l’échange des points de vues enregistrés, et son implication directe, comme acteur, auteur, spectateur. Dans la vidéo, contrairement à la photographie et au cinéma, la restitution immédiate de toute situation enregistrée, la possibilité du feed-back constitue un élément important de l’exploitation d’une situation de groupe, il est un facteur de relance, d’évolution.

ISBN : 2-11-000673-0