Mutations sociétales
Aujourd’hui le numérique fait partie de nos vies, personnelles ou professionnelles, et ceci à tous les âges et pour de multiples fonctions, éducation, divertissement, gestion des entreprises, administration en ligne, affaires courantes.
On appelle ce moment que beaucoup considèrent comme historique la « Révolution Numérique ». En effet, l’ubiquité et la plasticité des technologies numériques induisent une mutation radicale dans notre perception du réel et dans l’appréhension des processus complexes de la pensée, y compris pour la science la plus avancée. De plus, le numérique suscite de nouveaux rapports entre citoyen, en particulier avec l’émergence des réseaux sociaux. Ainsi, on assiste depuis plusieurs années à l’émergence d’une société civile de l’internet, nouveau « Tiers état » qui revendique des droits politiques de nature à bouleverser les équilibres historiques, à l’échelle d’une nation ou du monde globalisé. Ainsi, la société du numérique pose des interrogations fortes en terme d’éthique et de valeurs communes. Quelle place pour le citoyen, ses données personnelles, sa langue native, l’intériorité de la personne face à l’intelligence collective et au formatage des logiciels, quel nouveau « contrat social » face à la puissance des algorithmes ? En réalité nous sommes face à un défi majeur, celui de définir les formes nouvelles de la démocratie pour nos sociétés en profonde mutation. La session « société » de la conférence abordera ces thèmes selon des approches contrastées reflétant différents points de vue. La société multi-acteurs du numérique recèle bien des atouts mais elle impose aussi une contrainte : celle d’accepter les règles de la diversité et du pluralisme des approches. Nous avons décidé de relever le défi avec vous.
Le 28 octobre 2016, dans le cadre du colloque international « Humanisme numérique : valeurs et modèles pour demain ? », une table ronde a été dédiée aux mutations sociétales et modèles économiques :
« Gouvernance de l’Internet : stratégies et politiques numériques en Europe »
Richard DELMAS (Belgique)
Président de Semantis asbl. Ancien fonctionnaire du Conseil de l’Europe et de la Commission Européenne, ex-Chef du Bureau du Comité consultatif des gouvernements de l’ICANN, organisme en charge de la gouvernance de l’Internet au plan international.
« Régulation de l’économie numérique »
Fabrice ROCHELANDET (France)
Professeur des universités en Sciences de l’information et de la communication, université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.
« Numérique et nouveaux rapports sociaux dans le monde du travail : plateformisation et digital labour »
Antonio CASILLI (France)
Maitre de conférences en humanités numériques, Telecom ParisTech. Chercheur, Centre Edgar-Morin de L’École des hautes études en sciences sociales.
« Politiques des données ou données sans politique ? »
Dominique BOULLIER (Suisse)
Sociologue, Linguiste. Directeur du Social Media Lab, École polytechnique fédérale, Lausanne.
« Humanisme sous tension numérique »
Michel WIEVIORKA (France)
Sociologue et Président de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme. Directeur d’études, École des hautes études en sciences sociales.
Discutants
Didier CARRÉ. Vice-Président Cecua (European Confederation of Associations of Information Technology Users)/G9+ (France).
Anne-Marie LAULAN. Professeur émérite de sociologie, université Bordeaux-Montaigne. Chargée de mission à l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS (France).
Rosental ALVES. Professeur en communication, Université du Texas à Austin (États-Unis). Knight Chair en journalisme et Chaire UNESCO en communication (États-Unis).
Didier VAN DER MEEREN. Directeur Le Monde des Possibles (Belgique)..