Valorisation d’archives multimédia : Compréhension automatique multimodale du langage pour de nouvelles interfaces intelligentes de médiation et de transmission des savoirs.

CE38 Révolution numérique : rapports au savoir et à la culture

La chaire UNESCO ITEN (FMSH – Université Paris8) est coordinatrice du projet de recherche collaborative – entreprise (PRCE)  ARCHIVAL, aux côtés de L’IRISA (Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires) à Rennes avec le LIS LAB (Laboratoire d’informatique et systèmes) à Marseille avec Orange Labs à Lannion. Il a été labellisé par le pôle de compétitivité CapDigital.

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QUESTIONNEMENTS SIC DU PROJET ARCHIVAL

● Quels rôles peuvent jouer les méthodes de Compréhension par les machines dans la réinterprétation de fonds d’archives thématiques ?

● Selon quelles modalités des interfaces génériques de médiation des contenus peuvent-elles exploiter des résultats générés par les méthodes actuelles d’Intelligence Artificielle (IA) ?

CONTEXTE DU PROJET ARCHIVAL

● Corpus multimodal : fonds archivistique et documentaire « Autogestion » de la Bibliothèque FMSH + audios-vidéos issus de la vidéothèque numérique Canal-U FMSH.

Depuis 1960, un fonds mixte (archives et documentation), plurilingue et pluridisciplinaire de 25 000 pièces : livres, revues, brochures, mémoires, rapports, tracts, comptes rendus de réunions, correspondances… a été constitué par la Bibliothèque de la FMSH

Une partie du fonds a récemment été labellisé CollEx (Collection d’Excellence) dans le cadre de l’AMI CollEx-Persée.

Ce fonds sera progressivement enrichi des fonds documentaires « Autogestion » de Gallica, des vidéos de l’INA et du département audiovisuel de la BNF. 

L’autogestion accompagne aujourd’hui de manière sous-jacente, les notions de démocratie radicale, de confédéralisme, d’économie sociale et solidaire, de développement durable.

● Source d’innovation sociale, l’autogestion se conjugue au présent dans le monde entier et interroge les modèles de développement économiques et sociétaux.

● Les méthodes de Compréhension Automatique du Langage (Natural Language Understanding) permettent de :

> structurer l’information
> générer des cartographies de l’espace sémantique (un maillage de l’information) > dépasser la simple extraction de termes (mots clés, entités, triplets RDF)
> viser la prise en compte du sens d’un document (la science latente)

● Les méthodes d’Apprentissage Automatique par des Réseaux de Neurones Profonds (Deep Learning) permettent :

> d’apprendre directement des représentations (projections dans des espaces numériques) en fonction d’une tâche de l’utilisateur final (détecter des concepts ou entités, classer des documents, etc…)

●  Les méthodes de Compréhension de Document par les Machines (Machine Reading Comprehension) permettent :

> d’interroger les documents par des questions « naturelles » afin d’en découvrir des extraits pertinents

OBJECTIFS SCIENTIFIQUES MAJEURS DU PROJET ARCHIVAL

●  Réaliser cette Compréhension de Documents de manière multimodale (paroles, textes, images fixes et vidéos).

●  Permettre grâce aux méthodes d’IA de type «End-to-end»

>  une optimisation globale de la chaîne de traitement
> des perspectives de collaboration inédites entre chercheurs en SHS, STIC et Informatique, en plaçant l’utilisateur final au cœur du processus d’apprentissage machine.

●  Appréhender un document au prisme :

> des relations qu’il entretient avec d’autres documents,
> des questions « naturelles » portant sur son contenu,
> des synthèses (résumés, réécritures, cartographies) qui peuvent être générées dynamiquement suite à son analyse.

● Structurer dynamiquement une interface de résultats de requête pour redécouvrir le plaisir de feuilleter ou d’approfondir

 

Janvier 2020

Analyse critique, appropriation, transmission par le numérique de savoirs culturels, techniques, environnementaux dans des contextes territoriaux diversifiés

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TEI-Terri-NormS est un projet s’inscrivant résolument dans la ligne des recherches en humanités numériques. Il a dès sa conception une double ambition :

·      Rassembler des corpus et tester grâce à un démonstrateur « lecture, écriture, alignement » (notamment multilingue) l’Appropriation professionnelle, territoriale et sociale de très grands corpus de normes balisées en TEI (sous-titre de TEI-Terri-NormS du dépôt de notre projet Réseau inter MSH).

·      Fédérer un partenariat pour préparer des réponses à des appels à projets nationaux (ANR…), européens mais aussi en lien bi-latéral avec la Malaisie.

Par construction, entre la phase « démonstrateur », et la mise en œuvre d’un projet à l’horizon de 18 mois, nous élargissons notre ambition de maitrise interdisciplinaire induite par nos partenariats : l’information-communication, l’anthropologie industrielle, culturelle et sociale, les études littéraires notamment orales et les éditions critiques, la muséologie numérique, la musique et musicologie, les sciences de l’éducation, l’informatique.

L’hypothèse princeps du projet est que la TEI, la MEI et le CIDOC-CRM permettent de structurer systématiquement l’ensemble des interrelations entre les disciplines, cultures, langues et métiers, de manière à faciliter la documentation des corpus, leur alignement de fragments, l’annotation, la gestion multilingue (mais aussi musique-parole…), la gestion des versions en niveaux. Ces outils facilitent l’appropriation sociale et l’usage des données de la science, l’appropriation des spécifications industrielles à leurs niveaux d’usages pluriels, mais permettent également de passer de la simple lecture à l’écriture contributive des documents.

L’Analyse critique, l’appropriation, la transmission par le numérique de savoirs culturels, techniques, environnementaux dans des contextes territoriaux diversifiés (sous-titre actuel de TEI-Terri-NormS en vue d’un changement d’échelle pour répondre à des appels à projets).

Le projet Réseau Inter-MSH repose sur son partenariat initial MSHA, FMSH et MESHS, coordonné par la MSHA et y associe la Chaire UNESCO-ITEN (FMSH, Université Paris 8), la Chaire UNESCO-SPICSC (Malaisie) le laboratoire MICA (Université Bordeaux Montaigne), le laboratoire Gériico (Université de Lille), le laboratoire Paragraphe (Université Paris8), Le Centre Numérique d’Innovation Sociale (Université Paris8), l’École Centrale Supélec, le laboratoire Antropoteck-Kita (Université de Kebangsaan en Malaisie), le réseau des chaires UNESCO en information et communication : ORBICOM, l’équipe GenAEnorma de la MSH Paris-Nord, le pôle de compétitivité Cap-Digital auxquels s’ajoutent bien sûr les comités techniques des instances de normalisation AFNOR, ISO, les instances industrielles et territoriales auxquelles s’appliquent nos corpus : Région parisienne, la Flandre européenne élargie, l’Aquitaine et la Malaisie (avec notamment Airbus Malaisie).

Disciplines concernées :

Sciences de l’ingénieur et du numérique; Humanités numériques; Information et communication; Étude des textes; Muséographie et technologies des arts, musique et littératures orales ; Géographie humaine.

En première phase : application de TEI-Terri-NormS à la maitrise pluridisciplinaire, multiculturelle et la diversité du développement des territoires

La maîtrise de grands corpus littéraires (voire musicaux) mais aussi techniques est un enjeu des Humanités numériques. L’hyperconvergence des technologies avancées (IA, robotique, big data, blockchain, Smart City…) induit automatiquement une croissance exponentielle de leurs normes et de leurs standards techniques, croissance indispensable à leur développement et à leur appropriation sociale. Néanmoins cette complexité de l’environnement numérique rend nécessaire l’interopérabilité entre les systèmes et seule la maîtrise technique combinée à une appropriation sociale de ces normes permet l’engagement et le non décrochage de sociétés avancées.

Nous nous proposons d’expérimenter la TEI (Text Encoding initiative) mais aussi CIDOC-CRM pour faciliter l’accès, la compréhension, voire inciter des décideurs et agents territoriaux à s’impliquer dans l’élaboration des normes s’appliquant notamment aux territorialités numériques, durables mais aussi inclusives. Faute de savoir comment y accéder, les lire, se les approprier intellectuellement l’inflation des normes, qu’elles soient internationales (ISO, IEC, UIT, CEN) ou nationales (AFNOR…) devient souvent critique. C’est pourquoi, paradoxalement nombre de décideurs se disent submergés alors qu’ils sont en permanence protégés par des normes définissant et garantissant la qualité, la conformité, la sécurité, de la quasi-totalité des biens ou services marchands, mais aussi des biens et services s’appliquant aux communs (eau, air, réseaux de communication, transport, contrôle et prévention des risques, sécurité, santé, sports, éducation, e-gouvernement, culture, etc.).

·      En aval pour l’utilisateur « primaire » (l’industriel ou l’agent d’un service public qui doit concevoir un produit ou service), mais aussi pour l’utilisateur « secondaire » et/ou « final » qui aimerait vérifier à partir de la norme que le produit ou service qu’il utilise est réellement conforme.

·      En amont pour des experts (des chercheurs industriels ou universitaires), qui conçoivent et écrivent collégialement des normes, puis les éditent et pour lesquels il est indispensable de vérifier leur conformité et leur interopérabilité. Comme cela devient de plus en plus complexe, il faudrait tout en même temps pouvoir offrir des outils de parcours global de vastes univers directement liés, mais aussi connexes et disposer d’un potentiel d’intelligence fine des contenus et des modalités de rédaction des parties plus restreintes de ces corpus de textes.

Notre hypothèse est que la TEI, standard princeps des Humanités Numériques permet, d’une part, d’organiser de très grands corpus de documents, d’en baliser la structure (très significative pour les normes), mais aussi la sémantique et les liens référentiels ; De son coté un balisage conforme à CIDOC-CRM permet notamment de gérer la pluralité des disciplines, des métiers et des typologies de ressources.

D’autre part, la TEI est aussi idéale pour la « lecture-écriture et appropriation des textes (pour nous des normes) », la lecture savante et l’édition critique qui est l’objet central des Humanités Numériques. Enfin la TEI permet aussi d’organiser l’alignement multilingue et de gérer des traductions possiblement fragmentées et collégiales. En effet, il est faux (malgré l’affirmation réitérée par beaucoup de prétendus bilingues) que l’on peut aussi facilement lire et écrire dans une langue étrangère que dans sa langue maternelle et parcourir ainsi facilement de grands ensembles de textes techniques, surtout lorsque ceux-ci contiennent de très nombreux acronymes (souvent inversés) et quantité de références à d’autres normes ou standards opaques pour les non-initiés. La traduction et l’annotation sont donc indispensables à leur appropriation efficace, y compris par des acteurs aguerris de la normalisation.

Activer un partenariat pour un projet ultérieur en gestation

Une part substantielle de TEI-Terri-NormS, sera consacrée à fédérer un partenariat de chercheurs, mais aussi des partenaires industriels et territoriaux européens mais aussi en coopération internationale bi-latérale. Ainsi, au cours des  9emes rencontre annuelle d’Orbicom « numériser la communication interculturelle » (Bornéo, Malaisie, 10,11&12/06/2020) des séances de travail sont prévues avec notre partenaire malaisien, le laboratoire Antropotek (et Airbus Malaisie). La spécificité des collèges d’expertise en normalisation, tient à ce qu’ils sont rassemblés pour concevoir et rédiger des normes avec des décideurs industriels et/ou territoriaux, mais aussi avec des chercheurs. C’est donc un lieu privilégié pour fédérer les partenariats que nous voulons rassembler pour notre « seconde phase projet ».

Précédant l’hypothèse d’application de la TEI aux normes techniques, le projet se déploie également dans le champ culturel, multilinguistique, muséographique, pédagogique et musical (TEI&MEI), enrichissant la multidisciplinarité de la culture territoriale.

Les équipes rassemblées à l’origine du projet TEI-Terri-NormS partagent en commun la pratique d’une application de la TEI, et pour GenAEnorma de la TEI & de la MEI, sur des corpus culturels : muséographie et culture industrielle et ouvrière, à des corpus multilingues méditerranéens (HumaDigitMaghreb), à des corpus à vocation d’application pédagogique et littéraire (TEI-Hd-Muren), et les travaux entrepris par GenAENorma sur l’étude des fondations culturelles à partir de musiques, chansons, contines, fables en lien avec des cultures musicales non exclusivement européennes (Maghreb, Liban et Malaisie).  

En cela ces équipes s’originent toutes dans le droit fil d’études des Humanités Numériques historiquement fondées sur la TEI. Notre hypothèse d’appliquer ce type de balisage à des corpus de documents normatifs, s’inscrit d’ailleurs dans une tradition partagée par le Consortium TEI d’inciter à l’application de la TEI à des champs d’usages non strictement culturels notamment pour les industries de la langue, la terminologie, la traductique et plus spécifiquement sur les aspects normatifs (synergie étroite entre l’ISO-TC37, Terminologie et ressources linguistiques, avec le Consortium TEI ).

Conscients de cet apparent écart entre les études culturelles et leur application à des domaines techniques et industriels nous posons, avec ce projet, l’hypothèse que ce lien interdisciplinaire est hautement prometteur. Associer dans un projet unique la culture populaire du travail et de l’industrie (musées industriels, chansons, fables ou contines s’appliquant au activités quotidiennes et aux métiers) et la techno-culture numérique la plus avancée nous semble être une piste fructueuse qui se situe au cœur même de l’origine intellectuelle de ce projet. Cette hypothèse est d’ailleurs absolument similaire à ce qui fonde, depuis plusieurs années déjà, les travaux de l’équipe malaisienne Antropotek,  appliquer l’anthropologie à l’analyse de la culture du travail dans un pays industriellement en plein développement et par ailleurs culturellement, ethniquement et linguistiquement pluriel.

Chercheurs participant au projet :

Ghislaine Azémard, Professeur ; Henri Hudrisier, MCF-HDR sénior ; Mokhtar Ben Henda, MCF-HDR ; Jean-Michel Borde, Ingénieur en normalisation ; Bernard Jaquemin, MCF  ; Daniel Mancero Baquerizo, Dr. en Esthétique, informatique musique ; Stéphane Chaudiron, Professeur ;
 Sylvaine Leblond Martin, Dr. en Sciences de l’information et de la communication, musicienne ; Renan Mouren, IGR, Dr. en Sciences de l’information et de la communication ; Matthieu Quiniou, Avocat et Dr. En droit  ; Eric Olmedo, Professeur, chercheur en anthropologie sociale ; Nathalie Pinède, MCF-HDR ; Khaldoun Zreik, Professeur ; Jacques Ducloy, CNRS sénior.

 

Henri Hudrisier, Jean-Michel Borde, Renan Mouren

Des partenaires et des projets

2005-2006
« Cybercartable »
Partenaires : la DESCO (ministère de l’éducation Nationale)


2009-2011
« L’éventail des métiers »
Partenaires : l’AGEFA PME, la DESCO (ministère de l’éducation Nationale), agence Emissive


2017
« Ma classe 3.0 »
Partenaires : Gutenberg Technology, Hatier, Domoscio, Mines-Télécom


2017-2018
« Voyage sensoriel en terre imaginaire ou La cosmographie universelle de Guillaume Le Testu (1556) » à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, l’usager découvre la terre australe, imaginée par le cartographe Guillaume Le Testu au XVIème siècle. Voyage sensoriel au coeur d’un véritable joyau de la cartographie de la Renaissance.
Partenaires : BnF, agence Emissive

Des partenaires et des projets


2004
Site web « Marie Curie, femme de sciences » à la demande du ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur
Inauguration du portail sciences.gouv.fr et du site « Marie Curie, femme de sciences » en la présence de la ministre de la Recherche, Mme Claudie Haigneré.
Partenaires : ministère de la Recherche,  institut Curie, Musée Curie et archives Curie et Joliot-Curie, laboratoire IN2P3, université Pierre et Marie Curie Paris 6.


2005
Exposition numérique « Marie Curie, femme de sciences » 
Inauguration de l’exposition à la mairie du Vème arrondissement, Paris. 
L’exposition a été lauréat du label « Année mondiale de la physique » en 2005.
Partenaires :  institut Curie, Musée Curie et archives Curie et Joliot-Curie, laboratoire IN2P3, université Pierre et Marie Curie Paris 6, MSH Paris Nord, CNRS.


2006
Refonte totale du site www.laradioactivite.com
Partenaires : laboratoire IN2P3, université Pierre et Marie Curie Paris 6.


2011
Scénographie interactive du musée Curie
Le musée Curie confie au programme LEDEN, dans le cadre de sa rénovation, la réalisation d’une étude préparatoire sur les potentialités en terme de médiation scientifique numérique. L’étude a porté sur l’implantation des dispositifs numériques au sein de la scénographie générale du musée. 


2011-2012
Adaptation des contenus pour tablettes et smartphones
Les contenus du site web « Marie Curie, femme de sciences » sont adaptés au format tablette et enrichis d’une chronologie illustrée des femmes chercheurs. Un ensemble d’expériences de chimie, issues de la vie quotidienne, sont imaginées pour le smartphone à l’occasion du centenaire du Prix Nobel de Chimie de Marie Curie.  

Aujourd’hui, très souvent présentées sous forme de listes, les interfaces de résultats de recherche ne hiérarchisent pas les données et n’articulent pas les contenus entre eux. Les textes ne rencontrent pas les images, ni les vidéos, ni les enregistrements sonores. Le lecteur n’a souvent aucune chance de se faire une idée générale, voire pertinente, d’un sujet en parcourant rapidement une simple page de résultats de recherche.

Comment ré-inventer la médiation par le numérique ? Et plus largement comment valoriser les collections documentaires ? Comment par le biais d’algorithmes et du design d’interfaces pouvons-nous offrir aux publics les meilleures chances d’articuler les médias (textes, images, vidéos, enregistrements sonores, etc.) de façon orchestrée, pertinente, intelligente et cela, sur tous types de supports ?

Dans son ouvrage Palimpsestes, Gérard Genette développe sa théorie de la « transtextualité », qui analyse tous les rapports qu’un texte entretient avec d’autres textes. Ce concept pris au sens large résonne aujourd’hui plus largement avec l’hypertexte, la transversalité avec d’autres documents. Relier un texte à d’autres écrits mais aussi à des œuvres, des cartes, des chronologies illustrées, etc.

Si les vidéos sont placées en regard des publications concernées, enrichies par des photos d’archives appropriées, étayées par des citations, cela construit un discours et donne une épaisseur aux documents consultables. Même si un index de l’ensemble des contenus est à tout moment consultable, la page de résultats devrait pouvoir mettre en scène ces documents de façon plus contextualisée. Car pourquoi numériser tant de fonds, de documents s’ils ne sont remontés à bon escient au bon moment ? L’éparpillement n’est-il pas déjà une perte ? Le numérique ne pourrait-il pas offrir plus qu’un catalogage dont l’usage semble parfois réservé aux experts ?

Questions de recherche :
• Comment faire dialoguer les bases de données entre elles ?
• Comment structurer une interface de résultats de recherche ? Et pour quels publics (du scolaire à l’universitaire) ?
• Quelles sont les potentialités des algorithmes ? Peut-on envisager une suite d’algorithmes qui se déclenchent au fur et à mesure, en ricochets, à partir des mots clés rencontrés ?
• Comment montrer des corpus de documents complexes à l’aide de la datavisualisation ? Ou comment représenter l’épaisseur des fonds documentaires et leur articulation ?
• Comment articuler les contenus entre eux de façon hiérarchisée et pertinente ? Quels peuvent être les invariants d’une recherche documentaire ?
• Quel design pour quel type d’interfaces documentaires ? Comment redécouvrir le plaisir de feuilleter, d’effleurer ou d’approfondir ?
• Lorsque le design devient didactique… Le design structure, hiérarchise. Il conduit (voire conditionne ?) la lecture.

 

Le projet

A l’instar de nombreux secteurs, le milieu culturel se dote aujourd’hui d’outils de mesure de performance et de pilotage de son activité via la ‘data science’, la science des données. Cette discipline commence tout juste à s’inscrire dans les pratiques des institutions culturelles françaises, conscientes aujourd’hui de la nécessité de maîtriser leurs données.
 
Pourtant, si les établissements collectent individuellement leurs données, aucune initiative n’avait encore été lancée pour agréger et analyser l’ensemble des données des musées et monuments du territoire : un visiteur du Louvre n’est-il pas aussi un visiteur de la Tour Eiffel ? Mieux, un visiteur satisfait de son parcours Moyen-Age au Louvre n’est-il pas un futur visiteur pour les remparts et la vieille ville de Carcassonne ? C’est le pari du projet Data & Musée.
 
Une fois réunies, ces données présenteraient de réels intérêts pour les institutions comme pour les visiteurs, notamment pour l’établissement d’analyses de la consommation du bien culturel en France, pour la mesure du positionnement de chaque institution ou encore pour proposer aux visiteurs une plus grande personnalisation de leur relation à chaque institution.

Le projet Data & Musée propose ainsi un territoire d’expérimentation et de réflexion sur l’analyse des données par les institutions culturelles, et la façon dont ces données peuvent les accompagner dans leur évolution.

Le projet Data & Musée a officiellement démarré le 1er septembre 2017, pour une durée de 2 ans. Il s’organise autour de 5 lots.

 

Résultats attendus

Une plateforme interopérable d’agrégation de données des institutions culturelles :

  • ouverte, ayant vocation à fonctionner avec une variété d’acteurs grâce à son fonctionnement en API
  • souveraine et neutre, assurant la sécurisation et l’anonymisation des données
  • pérenne, dans la mesure où le projet doit permettre de valider un business model permettant d’assurer la pérennité de la plateforme.

Les données seront regroupées sur Teralab, la plateforme Big data de l’IMT et du GENES. Cette plateforme offre un espace d’hébergement de stockage neutre, sécurisé et souverain. Teralab est en mesure d’héberger des données sensibles en accord avec les standards et la réglementation en cours. Il est d’ores et déjà reconnu comme un acteur fiable.

Développement d’indicateurs de pilotage pour les institutions culturelles

Une famille de services permettant d’assurer le pilotage stratégique de l’institution : API développés pour les institutions en fonction de leurs besoins, permettant par exemple des stratégies de yield management adaptées.

Construction d’outils de personnalisation de l’expérience visiteur

Une offre de recommandation culturelle optimisée, basée sur un profil personnalisé, à destination des visiteurs.

 

Partenaires

Data & Musée est lauréat du 23ème appel à projet du Fonds unique interministériel (FUI) et labellisé par Cap Digital et Imaginove.

La chaire UNESCO ITEN est l’un des partenaires fondateurs du projet aux côtés de Paris Musées, le Centre des Monuments Nationaux, Orphéo, Institut Mines-Télécom, Réciproque, Kernix, Arenametrix, Guestviews, My Orpheo.

 

Pour en savoir plus : http://datamusee.fr


Entretien avec Ghislaine AZÉMARD
Professeure des universités,
Titulaire de la chaire UNESCO Innovation, Transmission Edition Numériques,
Directrice du programme Idefi CréaTIC,
Organisatrice du colloque « Humanisme numérique : valeurs et modèles pour demain ?»

 

Ce colloque n’est que le premier temps d’un travail envisagé sur la durée ?

Oui effectivement, pour prolonger cette démarche interdisciplinaire et multiculturelle, pour réfléchir l’humanisme numérique dans sa complexité, nous allons travailler sur quelques objectifs qui ont été interrogés pendant le colloque et que nous allons prolonger sous d’autres formes à l’avenir. J’en ai présenté 7 dans l’intervention inaugurale :

1. Enrichir un cadre théorique interdisciplinaire pour expliquer les processus de symbolisation contemporains, ainsi que leurs mutations.

2. Ouvrir un espace interculturel d’échanges et de débats sur une des questions contemporaines majeures et que nous avons mis en exergue de notre colloque : « Comment réinvestir, redéfinir et co-construire la notion d’humanisme à l’ère numérique à travers ses valeurs, ses diversités, à préserver et à créer ? ».

3. Construire une base de connaissance à partir d’articles, de livres, d’entretiens vidéo réalisés avec des philosophes, des sociologues, des économistes, des artistes, des entrepreneurs, représentants de la société civile pour fournir les points de vue multiples et hétérogènes propres à permettre la construction d’un point de vue plus éclairé sur l’humanisme, le transhumanisme, et l’humanisme numérique.

4. Participer à l’éclosion et à la valorisation de nouvelles formes de création numérique.

5. Contribuer à développer des expérimentations, applications et des dispositifs dédiés à l’innovation sociale.

6. Engager un mouvement international pour promouvoir et essaimer une pédagogie humanisante.

7. Participer à l’élaboration d’une charte des droits numériques de l’homme.

Pourquoi avoir choisi le thème de l’humanisme numérique pour accueillir les 5ème rencontres internationales
des chaires UNESCO en SIC ORBICOM ?

L’humanisme numérique est un thème complexe qui est au cœur des préoccupations de chacun mais que les spécialistes en Sciences de la communication ne traitent pas habituellement aussi frontalement.

Cette thématique me paraît fondamentale et le fait qu’elle soit placée sous l’égide de l’UNESCO, institution conçue pour penser mondial, nous permet d’aborder les modèles de développement économiques et sociaux sans les tropismes habituels et les références trop courtes au transhumanisme googlien. J’ai le sentiment que ces questions trouvent dans cette configuration, ce que Derrida appelle un « espace légitime de travail et de réélaboration ».

Parce que les lectures, que les chercheurs d’Amérique latine, de Chine, d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Afrique, apportent sur cette thématique sont diverses, les points de vue peuvent diverger, et les échanges qu’ils suscitent nous obligent à dialectiser nos positions respectives. Même quand elles sont érudites, elles recouvrent des « allant de soi » spécifiques à nos cultures. Elles nous obligent donc à pratiquer le langage de l’intercuturalité.

Un intérêt supplémentaire pour discuter ces questions de l’humanisme numérique concerne nos pratiques professionnelles d’enseignant chercheur. Pour ma part, j’enseigne à l’université paris 8 en humanités numériques et j’ai la responsabilité de diriger le programme Idéfi CréaTIC. Idéfi signifie littéralement les initiatives d’excellence en formations innovantes, elles sont financées par l’Etat français dans le cadre des Investissement d’avenir.

Ces programmes nous invitent à faire du numérique un outil transformant pour l’université, transformant dans la manière dont on enseigne, la manière dont on insère les étudiants, dont on les forme aux métiers qui émergent et transformant dans les réponses que l’on peut apporter aux exigences des mutations en cours.

Nous sommes confrontés à la responsabilité de former nos étudiants, les futurs acteurs du numérique, les former à la veille technologique mais aussi au décryptage de l’écosystème économique, et aux enjeux sociaux de cette généralisation. Nous les invitons à la réalisation de nouvelles applications, de nouveaux services, nous les formons à répondre à des injonctions contradictoires qu’ils devront rendre compatibles : produire des dispositifs numériques d’innovation sociale, d’intérêt public, dans un contexte d’économie libérale et consumériste. La tâche de transmission est complexe.

Par ailleurs, dans le cadre des activités de recherche et d’expérimentation de la chaire UNESCO ITEN, nous sommes de plus en plus sollicités pour intervenir dans des consortiums avec des entreprises, des musées, des collectivités territoriales, des pôles de compétitivité, pour répondre à des appels d’offre de plus en plus nombreux. Nous souhaitons dans ce cadre, que la contribution académique apportée réponde non seulement aux attendus immédiats, techniques, stratégiques, économiques, mais aussi aux exigences philosophiques, éthiques, civilisationnelles en phase avec les profondes mutations liées à la mondialisation et la technologisation des activités humaines. Nous souhaitons également être en phase avec des valeurs de développement durable, d’innovation sociale, d’intérêt public, qui sont implicites à chacune de nos pratiques, de nos réalisations.

Nous nous positionnons résolument sur la zone névralgique du questionnement d’un point de vue plus performatif que constatif pour reprendre des catégories d’actions de Derrida, pour y voir plus clair, pour maintenir l’articulation théorie/pratique qui nous permet d’avoir à la fois une posture critique mais aussi participer aux inventions alternatives concrètement.

 



Découvrez la plateforme dédiée
à l’Humanisme Numérique.

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Découvrez les entretiens en vidéo du colloque,
remasterisés sur la chaîne Youtube dédiée
« Humanisme Numérique ». 
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Notez qu’il est possible d’activer les sous-titres en français
sur les vidéos anglophones.



Découvrez les actes du colloque 
« Humanisme numérique :
valeurs et modèles pour demain ? ».
Cliquez ici.

Le ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies a confié au programme LEDEN MSH Paris Nord / UP8, la conception et la réalisation d’un site web sur la vie et l’œuvre de Marie Curie. Ce site a été inauguré à l’ouverture du portail scientifique www.science.gouv.fr par la ministre déléguée à la Recherche. Il s’inscrit dans le cadre d’un programme de valorisation du patrimoine scientifique auprès d’un large public.

Le contenu du site a été placé sous la responsabilité d’un comité éditorial, rassemblant des scientifiques proches des travaux des Curie, Hélène Langevin, petite-fille de Marie Curie (laboratoire in2p3), Pierre Radvanyi (in2p3), Christian de la Vaissière (université Jussieu) ainsi que Jean-Pierre Dalbéra (Mission de la Recherche et la Technologie) du ministère de la Culture et de la Communication.

« Portraits » Rédigés par Madame Hélène Langevin, les textes illustrés aux images inédites évoquent la dimension humaine du personnage. De petits diaporamas animés, des mises en exergues sonores, des extraits de correspondance viennent enrichir les pages.

« Radioactivité » Les travaux de Marie Curie, ses découvertes et conditions de travail sont décrits. Collaborateurs, collègues, étudiants émaillent les différents étapes de son parcours d’enseignante et de chercheuse. Les textes sont complétés de photos d’archives et de schémas explicatifs, animés ou modélisés en 3D.

Le « Laboratoire » est un espace d’exploration, composé de modules 3D
didactiques :

« Les leçons de Marie Curie »
Conçu à partir des leçons de physique élémentaire de Marie Curie, destiné aux enfants, ce module 3D interactif offre la possibilité d’expérimenter par exemple les principes de la poussée d’Archimède.

« La mesure du radium »
Dans le laboratoire, modélisé de façon conforme à celui de Marie Curie, l’internaute refait lui-même l’expérience de la mesure du radium en manipulant les instruments (la chambre d’ionisation, l’électromètre à quadrants, le quartz piézo-électrique, la réglette de mesure…).

La chronologie propose d’explorer la vie de Marie Curie (1867-1934) au travers d’un module interactif. Des commentaires sonores accompagnent une iconographie inédite. Des repères chronologiques permettent de situer le contexte historique et scientifique.

Dans le dictionnaire, des fiches ont été élaborées pour découvrir les personnages, savants et proches de Marie Curie, des notions indispensables à la bonne compréhension des textes, des instruments liés aux expériences.

La bibliothèque virtuelle permet au chercheur d’accéder aux textes, exposés, entretiens sonores ou vidéos… Un fonds documentaire dédié aux travaux de Pierre et Marie Curie, et à leurs prolongements.

Un quiz est disponible pour tester les connaissances acquises au cours de la visite du site !

 

 

 

Laradioactivite.com est le fruit de la rencontre entre deux savoirs : celui de physiciens nucléaires et celui de chercheurs sur le numérique. Il explore le thème de la radioactivité et de ses multiples aspects en offrant un éventail complet de médias (animations, vidéos, images…). Plusieurs moyens de navigation permettent une exploration aisée de l’ensemble des informations de plus de 400 pages. Un glossaire (plus d’une cinquantaine d’articles) offre la possibilité à l’utilisateur d’approfondir les notions fondamentales.

Une référence scientifique
Bien qu’elle soit naturelle et intervienne dans notre vie quotidienne, la radioactivité demeure un phénomène redouté, souvent mal connu. Les bénéfices de ses nombreuses applications, comme dans le domaine médical, sont occultés par les craintes qu’inspirent l’énergie nucléaire ou encore les déchets radioactifs. Ces dernières sont-elles légitimes ? Que proposent ingénieurs et scientifiques ? Les auteurs, dont la plupart sont des physiciens du CNRS, cherchent à répondre à ces questions.

Un mode de publication innovant
Ce site est le résultat de la coopération entre chercheurs d’horizons différents. L’objectif central de la réalisation porte sur la création d’un outil de publication et de mise à jour intuitif. Le mode de publication des pages assure la portabilité sur différents supports.

L’interface de création des pages est graphique ; l’accent a été mis sur l’ergonomie (utilisation du « glisser/déposer », prévisualisation des images, etc.).
À chacune des pages ainsi créées correspond un document xml assurant ainsi la pérennité du contenu numérisé et ouvrant également au multilinguisme. La gestion de la structure du site a également été conçue pour être intuitive. Il s’agit de disposer les pages les unes par rapport aux autres dans un environnement visuel, afin de créer l’arborescence du site complet. Son élément clé repose sur la réorganisation dynamique non seulement de la mise en page mais aussi de l’arborescence elle-même qui amorce le développement d’un nouveau type de web syntaxique.

Laradioactivite.com a reçu, dans le cadre de l’appel d’offre « Création de produits de médiation scientifique en libre accès sur internet », le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

 

 

Le projet « Ma classe 3.0 » a été retenu dans l’appel à projets e-Éducation « Services et contenus numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l’école » du ministère de l’Éducation Nationale, qui s’inscrit dans le Programme investissements d’avenir dédié au déploiement expérimental de technologies et services numériques dans le champ éducatif.

La plateforme « Ma classe 3.0 » vise à fournir aux enseignants des parcours pédagogiques Hatier, adaptés aux niveaux des élèves et des enseignements, à dispenser en mathématiques, anglais et français. Cet outil, qui n’est pas substitutif à l’enseignant, est conçu pour permettre l’attribution d’exercices adaptés au niveau de chaque élève. Il est programmé pour fournir à l’enseignant des outils de suivi de ses élèves permettant une évaluation de leur progression et une adaptation des parcours à leur avancée. L’enseignant peut suivre de manière individualisée les élèves et se rendre disponible pendant son cours pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élève pendant que les autres se perfectionnent sur la plateforme.

La valeur ajoutée de ce logiciel pour l’élève, par rapport à un mode d’enseignement sans médiation numérique, se construit autour de trois fonctionnalités : l’apprentissage/exercice tutoré avec un avatar, l’ancrage mémoriel par « gamification », le parcours adaptatif et les outils d’auto-évaluation améliorant le niveau d’engagement des élèves.

L’objectif : construire et mener une expérimentation autour d’une plateforme d’apprentissage auprès des enseignants et des élèves de CM1 dans les matières français, mathématiques et anglais en classe et en autonomie (en dehors de l’école) sur les différents terminaux disponibles (ordinateurs, tablettes, etc.).

Points forts du projet :
• Ma Classe 3.0 assiste le professeur, l’élève et les parents en proposant des parcours pédagogiques personnalisés pour chaque élève et en favorisant la consolidation des acquis par une proposition calculée et automatique d’exercices de révisions.
• Construire des contenus éducatifs interactifs et les séquencer en fonction de leur visée pédagogique dans des parcours d’apprentissage, qui peuvent être ajustés par les enseignants et qui s’adaptent aux succès et difficultés des élèves.
• Cette plateforme, ouverte et collaborative, repose sur l’utilisation notamment de la vidéo comme support de cours.
• Des badges et des mini-jeux apportent une couche de gamification permettant d’encourager les élèves selon leur activité.
• Un avatar interagit avec l’élève pour motiver sa progression dans l’acquisition des connaissances. Il est animé émotionnellement en fonction de la progression de l’élève et des objectifs de motivation définis par la plate-forme.

Partenaires du projet :
Gutenberg Technology, Hatier, Domoscio, Mines-Télécom